Touriscore : fonctionnement et objectifs
Le Touriscore est un outil développé par la start-up Ville de rêve pour évaluer la concentration touristique dans les villes françaises. Il attribue une note de A à E ou un score sur 100, basé sur plus de 80 critères objectifs et subjectifs.
Critères d’évaluation
Le Touriscore prend en compte quatre critères principaux :
    • Taux de meublés touristiques dans le centre-ville.
    • Prédation immobilière (petits logements transformés pour la location touristique).
    • Part de loueurs professionnels (au moins trois annonces sur Airbnb).
    • Densité de bars et restaurants en centre-ville, reflétant un tissu commercial orienté tourisme.


Méthodologie
L’outil combine des données publiques (INSEE, observatoires régionaux), des avis clients (Google, TripAdvisor) et des indicateurs environnementaux. Il est reconnu par des experts et utilisé dans des études régionales, renforçant sa fiabilité.
Objectifs
Le Touriscore vise à :
    • Guider les politiques publiques pour une gestion équilibrée de la fréquentation touristique.
    • Valoriser des destinations secondaires souvent délaissées.
    • Améliorer la qualité de vie des habitants tout en offrant une expérience fluide aux visiteurs.
    • Aider les touristes à comparer objectivement différentes destinations selon des critères précis (prix, qualité, ambiance, accessibilité).


95 % des flux touristiques se concentrent sur 5 % de la planète ! Votre ville est-elle concernée par le surtourisme ? 
Pour le savoir et connaître la notation des villes de France, un indicateur a donc vu le jour : le « Touriscore ». 
Explosion des meublés touristiques en dix ans
L’explosion du nombre des meublés touristiques a considérablement augmenté les capacités d’accueil des villes, jusqu’à métamorphoser, pour certaines, leur identité. En l’espace de dix ans, le nombre de meublés touristiques est passé de 200 000 à 1 million !
« Et dans le même temps les campings et les hôtels ont stagné », glisse-t-il, avant de dévoiler les villes de plus de 50 000 habitants qui caracolent en tête du classement avec les plus hauts niveaux d’alerte en la matière : Si Annecy, Antibes, Paris, Avignon, Aix-en-Provence et Marseille sont toutes notées E au Touriscore, c’est Cannes qui arrive largement en tête avec un centre-ville constitué de 32,5 % de logements Airbnb !  


MARSEILLE :

Meublés de tourisme à Marseille : sept assignations en justice
« Respecter la loi, c’est Marseille bébé », sourit Patrick Amico, fier de cette action en justice. De son côté, l’avocat de la Ville nous en dit plus sur le profil de ces propriétaires. « Ce sont des gros investisseurs qui ont constitué un patrimoine immobilier avec ces locations de meublés de tourisme », débute-t-il. 
Au total : quatre multipropriétaires, dont deux Marseillais, sept assignations pour sept immeubles représentant 33 logements à Marseille. Un de ces immeubles fait même l’objet d’un arrêté de mise en sécurité. N’avançant pas l’identité des propriétaires, l’avocat souligne que les locations se trouvent dans les 1er, 2e, 4e, 6e, et 7e arrondissements.
Les dossiers ont pu être constitués grâce à une masse de données administratives mais aussi grâce aux administrés eux-mêmes et les habitants à côté. Techniquement et juridiquement, ce sont des dossiers documentés, sérieux et cohérents », souligne Patrick Amico. 
«Une victoire historique» : comment l’île d’Oléron a fait plier Airbnb 
A Marseille, sur 12 000 meublés de tourisme, « 6 000 sont hors la loi »
En lançant cette procédure judiciaire, la Ville de Marseille poursuit l’encadrement du secteur pour que les biens mis sur le marché de la location de courte durée n’empêchent pas les Marseillais de se loger.


La Ville s’est dotée de plusieurs dispositifs de contrôle et de régulation : 
    • l’obligation de changement d’usage pour toute location d’un meublé de tourisme hors résidence principale ; 
    • la création d’une brigade de contrôle qui s’assure du bon suivi des demandes de suppression des annonces non conformes auprès des plateformes et détecte les annonces frauduleuses ou n’ayant pas respecté le règlement en vigueur ; 
    • l’enlèvement des boîtes à clés de l’espace public ; 
    • l’abaissement de la durée de location de 120 à 90 jours pour les résidences principales.
Mais ces assignations, une première à Marseille, ne visent que les propriétaires des résidences secondaires qui ne sont pas en conformité avec les règles en vigueur. Pour une résidence secondaire, il est impératif de demander un numéro d’enregistrement, au sens fiscal, et faire une déclaration de changement d’usage. Il semblerait que ces dossiers présentent des défauts de changement d’usage et des absences de déclaration de location de meublés touristiques.
Lorsqu’on regarde sur 12 000 meublés de tourisme, 6 000 sont hors la loi. Potentiellement, 50 % de cette masse peut être assignée en justice. On voit des tas de cas complètement à côté de la loi dont certains propriétaires se vantent », affirme Patrick Amico. 
Que risquent ces multipropriétaires ?
Les propriétaires vont devoir comparaître ce 13 octobre. « Ils risquent jusqu’à 100 000 € d’amende et une astreinte qui peut aller jusqu’à 1 000 € par mètre carré et par jour de retard le temps que le meublé de tourisme redevienne un appartement classique », nous explique l’avocat de la Ville. Des assignations en justice de ce type ont déjà eu lieu à Paris et à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) selon l’adjoint au maire.